Tiananmen - Le peuple contre le parti
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Il y a trente ans, les étudiants chinois se soulevaient pour exiger la démocratie et furent victimes d’une sanglante répression. Nourrie par les "Tiananmen Papers", une captivante plongée au cœur des événements du printemps 1989.
Tiananmen est la plus grande place du monde, le lieu des communions entre le peuple chinois et le parti dirigeant, face à la Cité interdite. C’est là que plusieurs milliers d’étudiants convergent, le 15 avril 1989, pour rendre hommage à Hu Yaobang ou, le plus populaire des dirigeants, dès l’annonce de son décès. Les premiers slogans anti-corruption sont lancés. Ils parlent de « démocratie » et veulent en discuter avec le gouvernement.
Malgré des consignes de modération données par le secrétaire général, Zhao Ziyang, son rival, le Premier ministre Li Peng envoie la police tabasser les quelques centaines d’étudiants qui campent devant le siège du Parti. Ceux-ci décident de créer un syndicat indépendant. Le jour des obsèques, le 22 avril, ils sont 200.000 sur la place, face au Palais du peuple où se tient la cérémonie officielle. Li Peng refuse le dialogue. La crise s’installe.
Mais le secrétaire général, Zhao Ziyang, doit se rendre en Corée du Nord pour une visite d’État auprès de Kim Il Sung. Li Peng récupère l’intérim. Il rencontre le vieux Deng Xiaoping, terrorisé par ce qu’il croit être une deuxième révolution culturelle. Deng exige que l’on qualifie le mouvement étudiant de « désordre », mot qui signifie pour tout le monde « crime contre-révolutionnaire » et qui équivaut à la prison et la déportation.
Le texte dicté par Deng est publié le 26 avril. Il est fait pour terroriser. Or les étudiants, outrés, retournent place Tiananmen. Des usines, bureaux et magasins sortent les Pékinois par millions. C’est la plus grande manifestation de tous les temps en Chine. L’occupation de la place commence.